Salon des Artistes Algériens et Orientalistes
Deux, salons en même temps, deux salons également intéressants, dont l'un compte une centaine d'œuvres et l'autre deux cent cinquante environ : voilà-t-il pas un grand événement dans la vie
De la sorte nous pourrons faire le tour de ce Salon sans nous heurter à des discordances par trop désagréables. Certains peintres y gagnent, d'autres y perdent.
M. Bernard à mesure qu'il peint acquiert une virtuosité surprenante ; il met à son service des dons de coloriste racé et Judicieux. Ses deux grands « Paysages de Tablat » sont des œuvres largement orchestrées, dans des tons sourds et chauds et qui décrivent éloquemment l'aspect désencombré et désolé de ces lieux. Ailleurs M. Bernard trouve des couleurs plus légères, plus claires pour dire la gaîté de Bou-Saâda, sans toutefois abandonner une saine sobriété. Il me semble que peu à peu M. Bernard s'achemine vers une construction plus serrée, plus précise ; quand il l'aura atteinte - et qu'il se défie pour cela de sa facilité il pourra s'égaler aux meilleurs,
L'Echo d'Alger, 17 février 1924