Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
30 mai 2022 1 30 /05 /mai /2022 17:23

DANS LA FORÊT ALGÉRIENNE

L'œuvre de l' Armée verte

IV. L'arbre — auxiliaire de la colonisation agricole et source de richesse industrielle - sera-t-il demain l'origine du  carburant national algérien ?

La Mitidja traversée, le moteur halète, sur la route de Tablat, en abordant les premiers tournants de la montés vers Sakamody.

- Il faut voir ce qui a été fait dans la région des Deux-Bassins, pour juger des bienfaits du reboisement, m'a dit le Forestier qui nous conduit à travers son inspection. »

Il revient tout à coup sur l'article qu'il a parcouru le matin :

— Vous avez l'air d'opposer la Forêt à la colonisation. Bien sur, les cas particuliers que vous signalez le permettent. Mais dans l'ensemble, — vous l'avez dit, d'ailleurs, et le regretté Edmond Berlureau l'a souvent écrit avec bien du talent — nos arbres sont les meilleurs auxiliaires de la colonisation agricole. Mais leur influence, toute statique, presque invisible, n'est pas appréciée à sa juste valeur.

» Tenez, il y avait là, en bas. (il arrête sa machine et nous descendons).

Il y avait là, en bas, un gros bois d'eucalyptus qui, de la plaine montait le long de cette côte, de chaque côté de la route. Savez-vous pourquoi on l'a détruit ? Parce que son ancien propriétaire l'accusait d'être le lieu de rendez-vous des moineau qui boulottaient ses raisins. Il a donc abattus les arbres.                                                                                                                                        Les moineaux sont allés nicher un peu plus loin et continuent de grapillonner, aussi nombreux que jadis. Mais les terres commencent à dégringoler le long du côteau et l'eau stagne désormais des semaines et des mois au pied de la pente : les ouvriers agricoles, décimés par le paludisme, abandonnent les gourbis de la ferme pour travailler ailleurs.

Contrastes

L'auto approche à présent le sommet du col. Soudain, la végétation de maquis des alentours fait place à Une forêt naissante : un grand cirque tout boisé de vigoureux pins d'Alep qui couvrent tous les alentours des anciennes mines d'une splendide parure verte et profonde.

— C'est grâce aux anciens combattants, explique mon compagnon de route, que ce versant de l'Atlas a été reboisé depuis moins de douze ans. La somme qu'ils ont mise à la disposition des Eaux et Forêts a permis de repeupler 626 hectares. Plus de 500.000 arbres: des pins d'Alep en majorité, puis des acacias robiniers dans les éboulis, et sur les sommets là-bas, quelques essais de cèdres. Le tout encerclé par une zone de protection non pâturable et non labourable. Vous jugerez mieux du résultat, quand nous aurons passé le col.

En effet, le versant boisé que nous traversons appartient au bassin de l'oued Arbatache et du Hamiz. Le col marque la ligne de partage des eaux. avec le bassin de l'oued Isser. -

— Voyez plutôt le contraste : il y a douze ans, la forêt que vous venez d'admirer était un lieu aussi désolé que ce que vous avez devant vous de ce côté.

Un bled tout glabre étend jusqu'à l'horizon, ses collines sans verdure  l'érosion achève d'entraîner les terres végétales et fait apparaître la roche a nu. En contre-bas. les champs d'orge sont partout coupés de petits ravins.

Déforestation

Je songe à l'historien Ibn-Khaldoun citant un lointain témoignage : « De Tripoli à Tanger, on voyageait jadis à  l'ombre », et aux statistiques que me confiait hier un inspecteur des eaux et forêts : avant l'Islam, la forêt d'Algérie occupait 5 millions et demi d'hectares ; en 1830; 4 millions ; en 1937, 3 millions. Encore ces trois millions d'hectares comprennent-ils 1.300 hecta- res de broussailles. Mais ce maquis n'est pas négligeable : il suffit à améliorer le climat, à créer de précieux pâturages à la faveur de l'humidité qu'il entretient. Et puis il y a un million d'hectares de boisement si difficilement accessible qu'il n'est pas exploité.

Au total, la forêt ne couvre que 11 pour cent de la superficie de l'Algérie.

C'est une des plus faibles proportions du monde habité, et si l'Armée verte n'intervenait pour empêcher l'abaissement de ce  taux de boisement , l'équilibre physique serait à coup sûr gravement compromis dans un pays dont la population s'accroît annuellement de 100.000 unités.

On défriche heureusement de moins en moins, — 1.700 hectares seulement l'an dernier. Et l'on reboise.

Le triple problème que pose le reboisement

L'auto continue de descendre à travers un pays de plus en plus roux et ras : un grand chaos lunaire, d'une monotonie désespérante.

— Pourquoi ne poursuit-on pas sur ce versant l'œuvre de reboisement qu'on a si admirablement réussie du côté des Deux-Bassin ? ai-je demandé.

— C'est une question qu'on nous pose très souvent. Le reboisement en Algérie pose trois problèmes. Tout d'abord, comme partout ailleurs, un problème technique et un problème financier.

Techniquement, rien ne s'oppose plus à la reconstitution de la forêt : nous avons des essences parfaitement adaptées aux régions sèches et aux terres pauvres que vous avez sous les yeux.

Financièrement, c'est une affaire de 1.500 francs à l'hectare, en moyenne.

Cela ferait environ .. millions pour contrebalancer les 1.500 ou 2.000 hectares de défrichements annuels. Ça n'est pas énorme au regard de l'importance du but à atteindre. Mais Un troisième problème, spécial à l'Afrique du Nord, apparait alors : un problème démographique et social, autrement difficile, à résoudre. Ces grands espaces ne sont vides qu'en apparence. Si vous les parcouriez par les pistes, vous découvririez combien ils sont peuplés : partout des khaïmas, des douars, de minuscules agglomérations de terre. Des tribus entières sont accrochées à ce sol ingrat : quelques carrés d'orge, de petits troupeaux de chèvres les font vivre, assez pauvrement il est vrai. H faudrait les exproprier. Mais où les recaser ? Peut-être un jour, a la faveur de l'aménagement hydraulique, trouverait-on la formule harmonieuse qui permettra de donner à ces indigènes de meilleures terres et libérera une partie de celles dont le reboisement s'impose.

En attendant, la parole reste à l'Armée verte qui protège la forêt existante contre la destruction par le feu et par la hache et éloigne le troupeau des jeunes pousses qui, des cendres des années passées, renaissent vigoureuses, « serrées parfois comme les poils d'une brosse ».

La parole reste à une administration prévoyante qui engage des collectivités et ls initiatives privées à lui prêter leur concours ; qui multiplie les primes d'encouragement ; s'attache à répandre l'éducation forestière ; suit avec un compréhensible intérêt l'effort de l'instruction publique qui entretient 35 pépinières scolaires ; et décerne même uns médaille du Reboisement. (Enfin !

une distinction qui ne court pas les rues. Mais cette fois on souhaiterait de la voir mériter par un plus grand nombre.)

La forêt, richesse industrielle

Chemin faisant, mon guide m'explique que l'Armée verte améliore d'année en année le rendement économique de l'exploitation forestière. On est loin de l'époque où les procès-verbaux rapportaient plus que les arbres : l'an dernier la Forêt algérienne a produit plus de 30 millions de revenus et a subvenu largement à tous ses frais, personnel et travaux compris.

A eux seuls, les 250.000 hectares de chêne-liège de l'Etat, exploités en régie directe, ont fourni 183.000 quintaux de liège. Avec le concours des 190.000 hectares de propriétés privées, l'Algérie en a exporté pour 53 millions de francs: le sixième de la production mondiale.

800.000 hectares de pin d'Alep, 500.000 de chêne-vert et de chêne kermès ; 120.000 de thuya ; 100.000 de genévrier; 50.000 de chêne zen ; 25.000 de cèdre, forment le principal de la futaie algérienne et livrent bon an mal an 20.000 mètres cubes de bois d'œuvre. (Ce qui ne nous empêche pas d'importer encore 20.000 tonnes de bois brut de France ; 80.000 tonnes de bois sciés ; 10.000 tonnes de merrains et 14.000 tonnes de bois communs de l'étranger ; 280 tonnes de bois des colonies ; 15 ou 16.000 tonnes d'objets manufacturés en bois).

Ils produisent également 7.000 quintaux d'écorces à tan (et l'on pourrait traiter le chêne zen pour fabriquer d'excellents extraits tannants) ; 5 à 6.000 quintaux de résine de pin d'Alep, comparable à la gemme des Landes ; 2.100 tonnes d'ébauchons de pipes en racine de bruyère valant à l'exportation plus: de 4 millions.

Quant à l'alfa, 200.000 tonnes en moyenne sont exportés à des cours qui, l'an dernier, sont. passés de 230 à 4u0 francs la tonne, à la faveur de l'augmentation des prix de la pâte à papier.

La forêt et le tourisme

Il faudrait consacrer plusieurs colonnes de ce journal aux treize magnifiques « parcs nationaux » constitués depuis 1921 en Algérie et pour chanter les beautés des cèdres de Chréa, de Téniet-el-Haâd, de l'Ouarsenis, de Tikjda, des chênes d Aïn-N Soùr, de l'Akfadou, les pins des Planteurs, du Gouraya, du Babor, les lièges de Bugeaud et de la Mahouna, ou tout simplement la forêt si variée de Saint-Ferdinand, — toutes réserves de géants sylvestres et de sites prestigieux.

— Mais. et le bois de chauffage ? demandé-je encore.

— C'est là que je voulais en venir.

Le gaz des forêts

Et l'on m'explique :

Les possibilités annuelles de la production algérienne en charbon de bois atteignent 1.200.000 quintaux. Or, l'Algérie n'en absorbe guère que 430.000 quintaux. Il reste donc près de 800.000 quintaux disponibles pour l'utilfeation éventuelle par le gazogène. Cela équivaut à 540.000 hectos d'essence, soit environ le tiers de nos exportations.

Il peut paraître paradoxal de préconiser l'utilisation du gaz des forêts comme « carburant national » dans un pays qui a la réputation de manquer de forêts. Le paradoxe n'est qu'apparent : en effet, 1 million d'hectares de boisement sont inexploités en raison de leur accès difficile. L'utilisation du gaz des forêts valoriserait le bois et justifierait leur exploitation. De plus, une infinité de travaux sylvicoles seraient à entreprendre dans nos forêts de liège notamment pour en améliorer le rendement : éclaircissement du peuplement, réseaux de tranchées pare-feu, débroussaillements, etc. Les ressources manquent pour entreprendre ces aménagements. Là encore la mise en valeur-, des sous-produits, grâce à leur transformation en carburant industriel, rendrait un immense service à la forêt. ',

Sur le chemin du retour, je songe à l'immensité de la tâche des forestiers, à la grandeur de leur action, à son infinie complexité. Je songe qu'ils ne sont que 630 gardes français et 177 gardes indigènes, 147 brigadiers et 78 commis, à se partager en vastes « triages » l'étendue tout entière du territoire algérien, sous les ordres de 56 officiers.

Soldats courageux, état-major d'élite. Ils méritent bien qu'on parle un peu d'eux, de loin en loin, nos colons de l'Armée verte, aux héroïsmes méconnus.

René, JANON.     

Titre : L'Echo d'Alger : journal républicain du matin

Éditeur : [s.n.] (Alger)

Date d'édition : 1938-02-15

Partager cet article
Repost0
30 mai 2022 1 30 /05 /mai /2022 16:52

Un malade peu reconnaissant

Le nomme Toumi Mohamed ben Ali, âgé de 20 ans, demeurant à Tablat, étant en traitement à l'hôpital Parnet, essayait, un soir, de déguerpir mais en emportant une paire de draps de lit.

Il était surpris, fouillé et arrêté par le concierge de l'établissement.

Le 12 octobre dernier, le tribunal correctionnel d'Alger le condamnait à trois mois de prison. Sur appel, la cour a purement et simplement confirmé le premier jugement.

Défenseur : Me Senut.

L'Echo d'Alger ,le 10 novembre 1932

Partager cet article
Repost0
24 mai 2022 2 24 /05 /mai /2022 17:03

TABLAT

Manifestation de sympathie. - Une réception grandiose a été faite à M. Georges, administrateur - principal de retour de missions en Orient et à Paris.

A peine sa voiture débouchait du tournant donnant accès au Bordj administratif. qu'une salve de plus de deux cents fusils a accueilli la rentrée de M. l'Administrateur, accompagné de Mme Georges.                                                                                                                           Pendant plus d'une heure, le baroud a parlé. La musique s'est mise de la partie et les cris stridents de la Ghaita, se faisaient entendre au loin.

A leur descente de voiture, Mme et M. Georges, ont été reçus et salués par M. l'Administrateur-Adjoint Lèbre. les Aghas et Caids, habillés richement et portant fièrement leurs burnous rouge constellés de décorations, le personnel de la commune mixte et les notabilités européennes et indigènes de Tablat.

Un apéritif d'honneur réunissant plus de cinquante personnes, a été servi dans un décor féérique.                                                                                                                                          M. Lèbre a commencé la série des allocutions, M. Bouvier, membre de la commission municipale, a résumé la carrière brillante de M. George, et le Caid Essed Mohamed ben Mohamed, a prononcé un discours en arabe d'une grande valeur littéraire, qui a été traduit par M. Bouchouchi, secrétaire-adjoint.

En voici la teneur :

« A l'occasion du retour de M. l'Administrateur, permettez-moi, Messieurs à mon nom personnel et au nom de mes collègues de prononcer quelques mots, en cette heureuse et unique circonstance.

« En effet, Monsieur George compte de nombreuses années dans l'Administration au cours desquelles il a rendu d'éminents services, répandant le bien, stigmatisant l'injustice, incitant les gens au travail et au bien. M. George joint à la noblesse d'origine, la noblesse de ses œuvres et de son caractère. Il est généreux, juste et bienveillant.

« C'est pour quoi, Messieurs, la nouvelle de l'incendie de l'Asia *, nous a jeté à un moment donné dans la consternation. Heureusement que cette inquiétude s'est vite dissipée et a laissé place à une grande joie, à une joie universelle.

« Notre réunion aujourd'hui, comporte "donc deux réjouissances différentes : la première, la grande, le retour de M. l'Administrateur parmi nous sain et sauf: la seconde, d'une même valeur : l'obtention de la Légion d'honneur que vient de lui décerner le gouvernement-, en raison des services auxquels nous venons de faire allusion.

« Mes félicitations du fond du cœur pour votre retour, mes félicitations pour votre Légion d'honneur. Je formule des vœux pour une longue et heureuse vie, comblée de nouvelles récompenses." 

M. George en termes émus a remercié l'assistance, exprime sa joie de se retrouver parmi elle à Tablat, et de se voir décoré à son retour de missions.

Jamais réception de temps immémorial, ne fut à Tablat aussi magnifique réception dont la population gardera un souvenir inaltérable.

Elle formule les vœux les plus ardents, pour que ce chef d'élite, demeure longtemps à la tête des destinées de cette importante commune.

* Asia :Très vite la compagnie est accusée d’avoir embarqué plus de passagers qu’elle ne le pouvait : 450 passagers « de classe » selon l’annonce publiée dans la presse algéroise avant son départ , 700 en réalité si on ajoute les passagers de 4ᵉ classe logés sur un faux-pont avec une simple natte comme cabine, ou plus encore selon les rumeurs. A la Chambre des députés, le socialiste Emile Goude interpelle le ministre de la marine marchande le 17 juin 1930 [5] :
« Arrivé à Djeddah, l’Asia échappait au contrôle de la navigation française ; c’est alors que sur l’ordre de la compagnie, on débarque les 700 pèlerins [algériens] qui se rendaient à La Mecque […] on embarque tout de suite des pèlerins qui eux avaient accompli le pèlerinage, et l’on se prépare à les conduire à Aden ou à Djibouti, lorsqu’en pleine rade éclate l’incendie. Mais combien de passagers a-t-on pris à Djeddah ? Il semble bien qu’il n’y ait pas contestation sur ce point : on embarque quinze cents passagers sur ce bâtiment affrété pour sept cents passagers. C’est à cela, sans doute, qu’est due cette catastrophe. »

Titre : L'Echo d'Alger : journal républicain du matin

Éditeur : [s.n.] (Alger)

Date d'édition : 1930-09-19

 

Partager cet article
Repost0
24 mai 2022 2 24 /05 /mai /2022 16:51

TABLAT

Mission. - Notre sympathique administrateur principal, M Georges est désigné, comme délégué du gouvernement à l'effet d'accompagner les pèlerins musulmans qui se rendent cette année à la Mecque.

Par ses connaissances approfondies des mœurs indigènes, de la langue arabe et berbère, M. George en faveur du quel nous formulons, au nom de la population tant européenne qu'indigène, nos meilleurs vœux de bon voyage, est appelé à rendre de signalés services dans sa délicate mission.

Titre : L'Echo d'Alger : journal républicain du matin

Éditeur : [s.n.] (Alger)

Date d'édition : 1930-04-11

Partager cet article
Repost0
18 mai 2022 3 18 /05 /mai /2022 16:33

Salon des Artistes Algériens et Orientalistes

Deux, salons en même temps, deux salons également intéressants, dont l'un compte une centaine d'œuvres et l'autre deux cent cinquante environ : voilà-t-il pas un grand événement dans la vie 

 De la sorte nous pourrons faire le tour de ce Salon sans nous heurter à des discordances par trop désagréables.  Certains peintres y gagnent, d'autres y perdent.

M. Bernard à mesure qu'il peint acquiert une virtuosité surprenante ; il met à son service des dons de coloriste racé et Judicieux. Ses deux grands « Paysages de Tablat » sont des œuvres largement orchestrées, dans des tons sourds et chauds et qui décrivent éloquemment l'aspect désencombré et désolé de ces lieux. Ailleurs M. Bernard trouve des couleurs plus légères, plus claires pour dire la gaîté de Bou-Saâda, sans toutefois abandonner une saine sobriété. Il me semble que peu à peu M. Bernard s'achemine vers une construction plus serrée, plus précise ; quand il l'aura atteinte - et qu'il se défie pour cela de sa facilité il pourra s'égaler aux  meilleurs,

                                                 L'Echo d'Alger, 17 février 1924

Partager cet article
Repost0
18 mai 2022 3 18 /05 /mai /2022 15:47

L'AFFAIRE A BOUCAYA-LUCCIONNI

Nous recevons à ce sujet la lettre suivante:

« Tablat, 24 juillet 1920.

« Monsieur le Directeur,

< Je lis dans votre estimable journal de ce jour, sous la rubrique « L'Affaire Aboucaya-Luccioni », que le nommé Aboucaya, herboriste de 1re classe à Alger, avait monté une sorte d'officine à la tête de laquelle il avait mis le docteur Achour, qui n'était autre que Luccioni son complice. Ce dernier vient d'être condamné pour exercice illégal de la médecine..

« Je vous serais très reconnaissant de bien vouloir insérer, en bonne place, qu'il n'y a rien de commun entre ce pseudo-docteur Achour (alias Luccioni) et moi.

« Je suis médecin de colonisation de la circonscription de Tablat et appartiens à une honorable famille oranaise, avantageusement connue à Alger.

« J'espère, Monsieur le Directeur, que cette mise au point empêchera toute équivoque, et vous prie d'agréer, avec mes remerciements, l'expression de mes sentiments des plus distingués.

« Docteur Armand ACHOUR, Médecin de colonisation à Tablat. »

                                      L-Echo d'Alger, le 26 juillet 1920

Voir les commentaires

Partager cet article
Repost0
18 mai 2022 3 18 /05 /mai /2022 15:34

TRIBUNAUX

Tribunal Correctionnel d'Alger

SPECULATION ILLICITE A TABLAT

Les sieurs Adjadj Joseph et Adjadj Jacob, commerçants en denrées coloniales à Tablat, étaient déférés hier devant le tribunal correctionnel d'Alger sous l'inculpation de spéculation illicite. Selon l'accusation, cette spéculation se serait exercée sur diverses denrées : sucre, café et semoule plus particulièrement, livrés à des indigènes à un prix élevé.

C'est ainsi que le 6 novembre dernier, MM. Adjadj vendaient à un indigène de la localité sept kilogrammes de sucre à raison de francs le kilog et quatre kilogrammes et demi de café en poudre au taux de 10 fr. le kilogramme. Quelques jours après, à un autre indigène, une livre de sucre en poudre, décomptée 6 francs le kilogramme et un quart de café vert, basé sur le prix de 8 francs le kilogramme. Deux autres ventes analogues, également faites à des indigènes, sont reprochées aux inculpés. Du rapport d'instruction fait à Tablat, il résulte que, dans ces conditions, les bénéfices réalisés par ces commerçants peuvent s'établir ainsi: sur le sucre 70 %, sur le café 49 et sur la semoule 27

Les inculpés ont nié les, faits, mais le tribunal les retenant comme suffisamment démontrés par les pièces de la procédure instruite contre eux, a prononcé, à l'encontre des sieurs Adjadj Joseph et Adjadj Jacob, la peine de trois mois de prison et 1.000 fr. d'amende chacun. En outre, le tribunal a ordonné deux insertions du dit jugement et son affichage à la porte du magasin des prévenus à Tablat..

                                                 L'Echo d'Alger,14fevrier 1920

Partager cet article
Repost0
18 mai 2022 3 18 /05 /mai /2022 15:20

-AU POTEAU

DOUBLE EXECUTION MILITAIRE

A TABLAT

Ce matin à  6 heures, à. Tablat, deux indigènes coupeurs de route et bandits de grands chemins, seront passés par les armes.

Condamnés à mort le 30 janvier dernier par le Conseil de guerre d'Alger, Allag Lakhdar ben Moussa, déserteur du 9e tirailleurs, et Mellah Ahmed ben Amar, travailleur d'usines également déserteur, s'étaient pourvus en  cassation. La Cour suprême confirma le jugement et la Commission des grâces ayant statué dans un sens négatif à toute commutation de peine, l'ordre d'exécution parvenait il y a trois jours à Alger.

Les deux condamnés, secondés par Chettouani Ali ben Ahmed, autre déserteur du 9° tirailleurs, condamné aux travaux forcés à perpétuité, formaient une association de malfaiteurs qui, à main armée, mettaient en coupe réglée la plupart des douars de la commune mixte de Tablât.

A l'heure où paraîtront ces lignes, Allag et Mellah auront expié leurs crimes.

                                                            L'Echo d'Alger;le 10 mai 1918

Partager cet article
Repost0
12 mai 2022 4 12 /05 /mai /2022 09:10

TABLAT

SUCCES SCOLAIRES

.   Examen de sixième :  Roumane Abdelhamid, Boukhalfa Mohammed.       Certificat d’études : Rahim Omar.                     Brevet sportif : Aznag Henri, Bouamama Abdelhamid. Boukhalfa Mohammed, Chérifi Boualem, Djoghlal Mohamed, Essed Abdenour. Kouichi Ali, Merzouk Tahar, Oudia Remdane, Sellali Abdelkader, Tidjani Abdelkader,    Belaloui Abdelkrim, Chelbi Remdane, Kaïs Mohammed, Rebàï Mohammed, Bodin Jacqueline. Bodin Geneviève.

                                                          L'Echo d'Alger;16 juin 1950

 

Partager cet article
Repost0
9 mai 2022 1 09 /05 /mai /2022 16:14

  M. Soustelle : « Nous faisons dans ce pays d’avantage que pour certains centres ruraux dans la métropole »

 TABLAT, 2 août. — Recevant hier le gouverneur général Soustelle et le préfet d’Alger, qui étaient venus procéder à la distribution de 4 tonnes et demi de céréales aux populations nécessiteuses, l’administrateur de la commune mixte de Tablât, M. Raymond, a prononcé une allocution dans laquelle il a souligné la parfaite harmonie régnant entre ses administrés européens et musulmans. L'administrateur a fait ressortir l’œuvre de la France sur ce territoire.   Sur le plan social, l’eau, l’électrification, la scolarité aussi, un vaste plan a été appliqué. Désormais, l'atelier du centre professionnel rural de Tablat pourra former en quatre ou cinq ans d’excellents ouvriers spécialisés. Dans les douars, 52 sources et points d’eau ont été captés. De Tablat à Souk El Khemis, 65 km de routes ont été construits. Sur le plan économique la création de Sar a permis le reclassement de nombreuses familles. Le rendement à l’hectare est passé à 12 et 15 quintaux par endroits, les sols ont été restaurés et boisés

 — Cette œuvre éminemment humaine sera poursuivie pour le plus grand bien des populations qui ont su répondre non aux agitateurs, a conclu M. Raymond. Dans sa réponse, le gouverneur général a déclaré notamment : « Les traces matérielles de l’œuvre administrative de la France sont évidentes ici. Nous pouvons en être fiers. Nous pouvons affirmer que nous faisons dans ce pays, pour le bien de tous, un effort si grand qu’a beaucoup d’égards, il dépasse ce qui est fait dans la métropole pour certains centres ruraux ».

                                                                     Combat, 03 aout 1955

Partager cet article
Repost0